Les répercussions des préjugés sur la vie quotidienne
Il est dans la nature de l’être humain de craindre ce qu’il ne comprend pas. C’est la raison pour laquelle la maladie mentale inspire souvent de la crainte et continue d’avoir une connotation associée à la honte en raison de l’attribution d’une étiquette négative à la personne qui en est atteinte, ce qui contribue à la création de stéréotypes sociaux, en plus de susciter de la peur.
Malheureusement, la honte de souffrir d’un problème de santé mentale est parfois plus destructrice que la maladie elle-même.
Dans son discours inaugural, le président américain Franklin D. Roosevelt a cité la célèbre phrase de l’écrivain du XIXe siècle Henry David Thoreau : « Nous n’avons rien à craindre sauf la peur elle-même ». Roosevelt référait alors aux conditions économiques très difficiles à l’époque, soit la Grande Dépression, et disait que si les Américains continuaient de persévérer dans leur pessimisme, il serait très difficile de renverser la vapeur. Il en est de même pour notre vision de la dépression qui frappe la société moderne. Si les gens ne modifient pas leur perception à l’égard de la maladie mentale, il sera difficile pour ceux qui sont touchés par ces problèmes de jouir d’une bonne qualité de vie.
Une personne souffrant d’une maladie mentale (et les membres de sa famille) éprouve souvent de la honte. Comme elle a assimilé les idées négatives de son entourage, y compris les stéréotypes et mythes entretenus par les médias, elle peut porter un regard très critique sur elle-même, au point de ressentir de la gêne et même du dégoût à son propre endroit. Voici des besoins essentiels qui sont habituellement compromis par les répercussions de la stigmatisation des personnes vivant des problèmes de santé mentale :
Obtenir un emploi
Préjugés tenaces. Une personne atteinte d’une maladie mentale est plus à risque d’être au chômage. Qu’elle soit aux prises avec la dépression, un trouble anxieux ou une consommation problématique de substances, il lui sera plus difficile de trouver et d’obtenir un emploi. Une étude médicale importante indique que 44 % des personnes ayant reçu un diagnostic de dépression croient que leur recherche d’emploi s’est compliquée en raison des préjugés rattachés à maladie mentale. À bien des égards, la maladie mentale se situe à la limite de la discrimination socialement acceptable. Ceux qui considèrent qu’il est inadmissible de passer des remarques désobligeantes sur des groupes ethniques n’hésitent parfois pas à utiliser des qualificatifs tels que dingue, fou ou « schizo ». Et, comme par hasard, qui voudrait embaucher un « cinglé »?
Faible estime de soi. Nombre d’études ont montré que les personnes aux prises avec un problème de santé mentale perdent leur estime de soi. Il n’est déjà pas facile de trouver un emploi dans le contexte actuel, alors imaginez le défi à relever lorsque votre estime de soi en a pris un coup!