Votre guide en matière de harcèlement sexuel en milieu de travail
Chaque employé a droit à un milieu de travail sécuritaire. Les lois sur la santé et la sécurité nous protègent contre les lésions physiques, tandis que la législation sur les droits de la personne nous protège contre les blessures psychologiques. Bien qu’on ait encouragé les travailleurs à signaler les problèmes en milieu de travail qui sont susceptibles de causer un préjudice physique, ceux-ci se sont montrés jusqu’ici moins à l’aise d’effectuer un signalement lorsqu’il s’agit de problèmes qui pourraient donner lieu à une blessure psychologique, comme l’intimidation, la discrimination, l’exclusion et le harcèlement sexuel. Cependant, la situation est en train de changer.
En 2017, des millions de personnes dans le monde ont participé au mouvement #MoiAussi (#MeToo) qui s’est amorcé sur Twitter et qui a rapidement déferlé dans les médias sociaux et traditionnels. Des centaines de milliers de femmes et d’hommes ont dénoncé le harcèlement et les comportements sexuellement inappropriés dont ils ont été victimes en milieu de travail, ce qui apporte un éclairage nouveau sur toutes les conduites inopportunes au travail. Qu’est-ce que le harcèlement?
Le harcèlement est une forme de discrimination et d’intimidation. Il se définit comme « tout comportement physique ou verbal non désiré qui offense ou humilie la victime ». Ce comportement persiste au fil du temps et, si rien n’est fait, la situation peut s’aggraver.
Le harcèlement fait des victimes autant chez les hommes que chez les femmes, à tous les niveaux hiérarchiques, et comprend les comportements suivants :
- menacer ou intimider une autre personne;
- placer à la vue de tous ou faire circuler des photos ou des documents offensants, en format papier ou électronique;
- intimider :
- faire des commentaires dégradants à l’endroit d’une personne :
- sa race;
- son genre;
- son origine nationale ou ethnique;
- sa religion;
- son âge;
- son orientation sexuelle;
- son état matrimonial;
- sa situation familiale;
- tout handicap;
- avoir des contacts physiques importuns, par exemple, toucher, tapoter, pincer ou frapper (ce qui peut aussi être considéré comme une agression);
- harceler sexuellement.
Harcèlement sexuel
La définition du harcèlement sexuel est sans ambiguïté. Le harcèlement sexuel s’entend de commentaires ou de comportements répétés et inopportuns à l’endroit d’une personne dans le but de l’intimider, de la rabaisser ou de la maltraiter. Il englobe ce qui suit :
- propos ou commentaires grossiers ou insultants envers une personne;
- contacts physiques non désirés, comme les attouchements et les tâtonnements;
- commentaires à caractère sexuel sur les caractéristiques physiques ou les gestes d’une personne;
- demandes de nature sexuelle en échange d’un avantage ou d’une faveur, ou prise de décisions en fonction de l’acceptation ou du refus d’avances sexuelles;
- demandes insistantes de rendez-vous galant, en n’acceptant pas de refus;
- propos ou gestes liés au fait qu’une personne ne se conforme pas aux stéréotypes sexuels;
- publication ou distribution de matériel pornographique, de photos ou de dessins à caractère sexuel, de graffitis sexuellement explicites ou d’autres images à caractère sexuel (y compris en ligne);
- plaisanteries de nature sexuelle;
- vantardise au sujet de prouesses sexuelles.
Bien que la plupart des entreprises soient dotées de règles d’éthique professionnelle et de politiques en matière de harcèlement en milieu de travail bien définies, le harcèlement sexuel persiste. Le tiers des femmes âgées de 18 à 24 ans sont victimes de harcèlement sexuel au travail. Parmi celles-ci, 27 % sont harcelées par un collègue, 17 % par un supérieur hiérarchique et 12 % se voient menacées de perdre leur emploi si elles ne se conforment pas aux demandes.
Il est important de noter que le harcèlement sexuel au travail ne touche pas seulement les femmes. Une étude récente a révélé que 21 % des victimes sont des hommes.
Gestion des situations de harcèlement sexuel : employés
Un grand nombre d’hommes et de femmes étaient autrefois gênés ou craintifs de dénoncer le harcèlement sexuel. Ils craignaient d’être la cible de représailles, d’être perçus comme des plaignards ou des fauteurs de trouble, ou qu’aucune mesure ne soit prise. Mais aujourd’hui, on ne tolère plus les comportements inappropriés au travail et on encourage les employés à dénoncer la situation. Si vous croyez que vous pourriez être victime de harcèlement, envisagez la possibilité de prendre les mesures suivantes avant de parler à votre gestionnaire, aux RH ou à votre représentant syndical :